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Edito de juin - Au commencement
Il n’y avait rien (« pas un troquet pas une mobylette… Rien »). Rien si ce n’est cette plume, ce stylo, ce crayon suspendu en l’air, au-dessus de cette feuille blanche. Rien d’autre. A part moi, penché, au-dessus de cette feuille blanche. Les idées se bousculent dans ma tête comme des puzzles à qui ils manqueraient des pièces. Comme des nuages de brume dissimulant des ombres fugaces, de gens, de souvenirs, de lieux. Chacun unique mais suffisamment flous pour ne pas pouvoir être reconnus fidèlement. King parle de tasse, à qui il manquerait une anse. Il dit que nous avons tous des anses dans la tête mais qu’il faut trouver la tasse qui va avec. C’est la tasse l’essentiel, l’anse n’est là que pour décorer. C’est exactement ça. Des anses j’en ai pleins. Des tasses… LA tasse… Aucune. Et la feuille me regarde, patiemment. Avec, dans ce blanc uni, un air de me dire « C’est pour aujourd’hui ou pour demain ? Parce que j’ai pleins de projets dans la vie moi sinon ! Je pourrais être rapport de comptable, rapport d’enquête d’un agent secret, avion de papier d’un de tes garçons… Plutôt que d’être là à attendre que je devienne quelque chose ! » Et si j’écrivais un… Non ! Ca n’ira pas. Ah ! Ou alors une… Non plus, la dernière fois tu n’es pas allé au bout. Ah ! Je sais ! Une po… Non non non, tu ne sais pas aligner deux vers. Alors je reste planté là, avec mon critérium que j’ai eu de mon oncle, mort depuis des dizaines d’années. L’oncle… Pas le critérium… Ca n’aurait aucun sens… Il ne m’a jamais quitté, un peu comme une relique avec laquelle viendrait l’inspiration. Je reste devant cette feuille avec ce critérium, on dirait porte-mines maintenant pour le distinguer du petit Bic en plastique, prêt à remplir cette fichue page blanche. Mais rien ne vient. Les images passent dans ma tête : un ciel bleu, la mer ou l’océan c’est selon les moments, des magiciens, des dragons, une jeune fille rousse, des démons terrifiants capables d’anéantir un univers entier. Mais pas la moindre tasse, pas le moindre levé de brume. Tant pis je me lance (comme disait un copain hussard). Et les mots se posent sur la page. Tous seuls. Sans mon aide. Et la page se remplit. Elle me remercie avec un clin d’oeil en coin de l’avoir transformée en quelque chose, si ce n’est d’utile d’au moins distrayant. Mais à tout bien choisir ne serait-ce pas la meilleure des destinations ? Les mots se posent. Tous seuls. Pour me raconter leur histoire. Et ma rouquine me raconte sa vie, son univers, m’emmène avec elle et ses dragons combattre les démons qui envahissent son monde. Et je prends les armes avec elle. Je chevauche un dragon qu’elle m’a confié. Nous survolons des kilomètres d’océan d’un bleu profond sous un ciel parsemé d’étoiles scintillantes. Et mon dragon me parle dans la tête. Et sous mes doigts, mon critérium retrace tout ce qu’il me dit. Et la page se remplit. Puis une autre. Et encore une autre… Au commencement il n’y avait rien. Ne cessez jamais de croire en vous, en votre pouvoir, en cette magie que vous manipulez quotidiennement, sans y penser, avec une facilité déconcertante. Vous réalisez de grandes et belles choses qui apportent du réconfort aux gens. Ne doutez jamais de cela, ce n’est pas donné à tout le monde. Vous êtes des magiciens. Vos réactions
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![]() Commentaire posté Aujourd'hui à 03h02 J'ai des bouts de ci et des bouts de ça qui traine partout. ![]() Commentaire posté Hier à 08h20 Tout simplement génial, réaliste et poetique! C'est toujours la même étape, le premier mot de l'histoire, de la reprise ou de réécriture et ce qui fait tout le charme de la chose, c'est qu'une fois posé, le suivant viens tout seul, et encore un autre jusqu'à ne plus pouvoir écrire! Le monde intérieur se vide jusqu'à satisfaction, sensation de léger, endormissement et pourtant tout continue jusque dans le rêve! Merci pour cette petite lecture encourageante! ![]() Commentaire posté mardi 3 juin 2025 à 12h21 On se reconnaît tellement dans cet édito. On ne sait pas où pas où faire le premier pas, alors savoir où aller ! Et pourtant... Les premiers pas sont toujours les plus durs, mais le chemin après est comme tout tracé. Bravo pour ce édito et merci ! ![]() Commentaire posté lundi 2 juin 2025 à 21h30 C'est tout bonnement superbe ! Ça respire la poésie, la vérité... Merci pour cet édito inspirant ! ![]() Commentaire posté lundi 2 juin 2025 à 18h59 Merci pour cet édito tellement vrai et plein de sensibilité. ![]() Commentaire posté lundi 2 juin 2025 à 18h02 Le début est toujours difficile, mais il faut s'accrocher et on finit par y arriver ! ![]() Commentaire posté lundi 2 juin 2025 à 16h13 Pas toujours facile de coucher les premiers mots-il est parfois dur de parvenir à réveiller le dragon qui dort tout au fond-et qui peut avoir le sommeil bien profond-pour un voyage au pays de l'imaginaire! Merci pour l'édito! ![]() Commentaire posté lundi 2 juin 2025 à 14h51 Le premier pas est toujours le plus difficile, mais une fois franchie on peut avancer ! Ça peut prendre du temps, mais on fini toujours par réussir ! Super édito, merci ! Les dernières actualités
dimanche 1 juin 2025 • Aymris • 8 commentaires
Il n’y avait rien (« pas un troquet pas une mobylette… Rien » . Rien si ce n’est cette plume, ce stylo, ce crayon suspendu en l’air, au-dessus de cette feuille b... dimanche 23 mars 2025 • RougeGorge • 7 commentaires
Chers conteurs, poètes, dramaturges et écrivains. J’aimerais aborder avec vous un sujet qui titille ma réflexion depuis un bon moment déjà, à savoir l... |
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