Dans le cadre du Festival des Mots-Publiés sur le thème de la "Publication", chaque dimanche, nous vous livrons la parole d'un auteur ou d'une autrice.
Aujourd'hui, nous rencontrons Sizel, qui vous parle de son expérience sur le web.

------------------------------------

Depuis combien de temps publies-tu en ligne ?
Depuis mai 2011 : Je lisais de la fanfiction depuis quelques mois et j’ai rassemblé mon courage de me lancer à mon tour !
Depuis toujours, j’ai plein d’idées, mais j’ai un gros complexe en matière d’écriture (l’orthographe et moi, c’est une relation compliquée à base de 0 en dictée et de -2 points systématiques en histoire/géo/philo...). Et malgré ça, j’ai fini par me dire : pourquoi pas moi ? À peine écrit et relu une petite dizaine de fois (ce qui ne sert pas à grand-chose, j’ai la capacité de ne pas voir les fautes pour me concentrer sur le fond !) et j’ai posté ma première fanfiction de Soul Eater sur fanfiction.net. J’ai tout de suite eu des commentaires pleins de bienveillance de personne qui ont eu le bon goût de ne pas lister toutes mes coquilles ce qui m’aurait probablement bloqué.

Es-tu également lectrice de publications en ligne ? Si oui, quel pourcentage cela représente sur ta lecture en général ?
Ça m’arrive et ça fonctionne par phase. Je lis peu d’histoires à mon grand désespoir, car j’ai beaucoup de mal à sortir d’un mode bêta-lecture pour juste profiter du plaisir de découvrir un roman. De temps à autre, soit je trouve un livre qui parvient à me tenir en haleine, soit je me fais des semaines de lecture sur Leconteur.
Je choisis peu de projets multichapitres néanmoins. J’ai besoin d’avoir la fin parce que je fais régulièrement des sauts dans ma lecture (oui, je m’autospoile !) et j’ai une très mauvaise mémoire des noms ou spécificité : je perds vite les détails d’un chapitre à l’autre.

Hormis sur L’Allée et LC, comment te sers-tu d’internet pour mettre en valeur tes publications en ligne ? (blog, forum, réseaux sociaux...)
C’est une question délicate notamment parce que faire sa pub pour faire sa pub fonctionne peu !
En général, je parle écriture sur les différents réseaux et de temps à autre, cela pousse des lecteurs curieux à s’y intéresser. J’ai essayé Wattpad et je dois avouer que si la plateforme m’a rebuté, les nombreux concours qui y ont lieu permettent de se faire connaître… au prix de beaucoup de temps !
Je tente aussi de lire les autres, de m’investir, mais si je trouvais l’énergie de le faire au tout début, depuis quelques années, c’est moins simple de dégager ce temps pourtant primordial pour rencontrer de nouvelles personnes.
Plus basiquement, quand je suis en phase de publications, j’annonce la mise en ligne des chapitres en soignant les visuels (merci Canva !), mais je ne sais pas si ça a une vraie utilité. J’essaye d’être très régulière dans ma publication afin que ça devienne un rendez-vous avec le lecteur (chaque semaine, le chapitre est en ligne à peu près à la même heure) et je limite la longueur du texte pour qu’on puisse le découvrir lors d’une petite pause !

Que t’apportes la publication en ligne en tant qu’autrice ?
Une énergie qui m’encourage à poursuivre mes efforts !
Les retours de lecteurs me permettent de déterminer si je suis dans la bonne direction ou non et si les émotions sont transmises comme elles le devraient.
L’enthousiasme de certains lecteurs, au rendez-vous chaque semaine, pour certains depuis des années, aident à oublier les moments où je me tire les cheveux à chercher la version qui me convienne.

Quelle est la différence entre les autres formes de publications que tu pratiques ? (édition traditionnelle, auto-édition)
Je « pratique » l’édition traditionnelle en parallèle de la publication en ligne. Les approches entre les deux n’ont rien à voir de mon point de vue !
Avec la publication en ligne, j’offre un texte perfectible ! Si ce n’est pas un premier jet, mais une réécriture relue et antidotée, ce ne sera pas la forme définitive de l’histoire pour autant : en général, il me reste des choses à éclaircir, des scènes à poser, des moments où je dois recentrer l’action, des éléments à introduire plus tôt…
Quand je soumets un texte en maison d’édition, c’est que j’ai été au bout du projet, je ne pense plus pouvoir le retravailler ! Et une fois qu’il est « figé » (aka imprimé), c’est fini, plus aucune retouche n’est possible.

Entrent-elles en conflit, ou au contraire, est-ce qu’elles se complètent ?
Comme expliqué à la question précédente, les deux sont complémentaires. D’ailleurs, Identités et Maudite ont tous deux eu une vie en ligne avant d’être publiés en maison d’édition !

Qu’est-ce qui t’a poussé à t’inscrire sur l’Allée et sur Le Conteur ?
Je publiais sur fictionpress et fanfiction.net où le public est principalement anglophone. J’ai ressenti le besoin de parler avec d’autres auteurs, de découvrir de nouveaux supports. Leconteur n’existait pas encore, mais Firefox m’a conduit jusqu’à l’Allée des Conteurs où j’ai posé mes valises !

Que retires-tu de ton expérience sur l’Allée et Le Conteur ?
Ce sont des lieux très différents que je prends plaisir à arpenter !
Pour moi, l’Allée des Conteurs s’apparente à un bureau des étudiants ou un café : on s’y rend pour y trouver de la compagnie, on y papote, découvre de nouvelles choses ou personnes. Il y a une bonne ambiance qui donne envie de participer aux activités, d’écouter les autres et on y trouve la motivation d’avancer dans ses projets !
Leconteur est esthétiquement très agréable : j’aime bien m’y perdre de temps à autre ! J’ai une liste de lecture longue comme un bras et il n’est pas rare que j’aille y faire un tour lorsque je suis dans une salle d’attente : on ne voit pas le temps passer !

Que conseilles-tu à quelqu’un qui veut se lancer dans la publication en ligne ?
Je pense que s’investir dans le site où on choisit de publier est un élément incontournable, mais il faut le faire avec sincérité et non juste dans l’attente de potentiels retours. Respecter ses lecteurs aussi me paraît important : les remercier, ne pas considérer les commentaires comme acquis et y accorder de l’attention, même quand on sait qu’on n’en tiendra pas compte à la réécriture. Il n’est pas rare que la première réaction à une critique soit un refus en bloc et bien souvent après quelques heures/jours de réflexions, on a l’occasion de voir les choses différemment alors autant rester ouvert à la discussion !
Il y a plein de conseils qui me viennent à l’esprit, mais avec le recul, je doute qu’ils soient pertinents. J’ai commis beaucoup de maladresses, j’ai publié bon nombre de fanfictions perfectibles, mais cela m’a plus apporté que pénalisé : l’erreur fait partie de l’apprentissage…
Tout ce que je peux dire pour conclure cette interview, c’est : Osez, si ça vous fait envie !