Titre: Le vent se lève
Genre: Chronique, histoire, drame
Thème: vie quotidienne, romance, maladie
Diffusion: 2013

Accroche:
Le film raconte l’histoire de Jirô Horikoshi, un jeune homme passionné d’aviation qui n’a pas pu devenir pilote à cause de sa mauvaise vue. Inspiré par l’ingénieur aéronautique italien Giovanni Caproni, Jirô va également devenir ingénieur. Rapidement remarqué pour son talent, il est engagé par Mitsubishi pour concevoir un nouvel avion de chasse pour l’armée japonaise.
Entre temps, il retrouve une jeune femme, Naoko Satomi, qu’il avait autrefois aidé lors du séisme du Kantô en 1923 et en tombe éperdument amoureux. Mais Naoko est malade, atteinte de la tuberculose et pourrait ne pas guérir. Alors qu’il conçoit peu à peu le Mitsubishi zéro, un avion resté dans l’histoire, Jirô essaie de rester présent auprès de sa fiancée.

S’il y avait un seul film de Myiazaki à conserver, lequel garderiez-vous ? Je ne vous pose pas la question sérieusement, c’est impossible de répondre. Mais je serais bien tenté de dire que « le vent se lève » pourrait potentiellement être celui-là. Lorsque je l’ai vu au cinéma à sa sortie, j’ai su dès les premières minutes de projection que j’étais face à un chef d’œuvre. Le reste du film n’a fait que le confirmer.

En 2013, Hayao Myiazaki fait ses adieux au cinéma pour prendre sa retraite, coup qu’il nous avait déjà fait lors de la sortie de « Princesse Mononoke ». Bien qu’aujourd’hui on sache qu’il n’en était rien, à l’époque ça semblait crédible puisque le maître avait déjà 72 ans. Et ça semblait d’autant plus crédible que « le vent se lève » constituait un adieu bouleversant, probablement le film parfait pour mettre un point final à une carrière monumentale.

Parce que monumental, le film l’est à tous les niveaux. D’un point de vue technique bien sûr avec plusieurs défis mémorables mais surtout le coup de force que représente la scène du séisme et ses énormes mouvements de foule. Narrativement aussi parce qu’après avoir placé cette fameuse scène au début du film, Myiazaki parvient, comme à chaque fois, à conserver l’intérêt des spectateurs sur des sujets plus terre à terre.

C’est enfin au niveau émotionnel que le film porte haut l’étendard du chef d’œuvre intemporel. Le film raconte l’histoire d’un homme qui a réellement existé (inspiré en fait par deux hommes différents) qui traverse une période sombre de l’histoire (les années 20-30) où le fascisme se lève un peu partout dans le monde (rappelons que le Japon était l’allié de l’Allemagne à l’époque). Jirô est témoin du contexte géopolitique de l’époque mais il n’est intéressé que par les avions dont il trouve d’ailleurs qu’ils seraient bien mieux sans mitrailleuses. Et au travers de tout ce contexte, l’histoire racontée est bien celle de son amour pour Naoko.

Myiazaki ne rentre jamais vraiment dans les détails de l’Histoire, la grande géopolitique ou la petite dans l’évolution des avions japonais. Il ne réalise pas un film historique mais bel et bien une romance, où la passion professionnelle de son héros (l’épanouissement par le travail étant l’un de ses thèmes fétiches) se heurte aux difficultés de sa vie intime, bien que Naoko le pousse toujours vers l’achèvement de son travail.

Pour ce qui aurait dû constituer sa dernière œuvre, Myiazaki aborde frontalement sa propre passion pour l’aviation, évoquée dans plusieurs autres de ses films (notamment « Porco Rosso » qui se déroule pendant la même période), et raconte en filigrane le traumatisme qu’il a vécu enfant alors que sa mère était atteinte de la tuberculose (dont on retrouvera une autre évocation dans « Mon voisin Totoro »). La rencontre de deux de ses thèmes les plus chers accouchent d’un film déchirant, d’une beauté hallucinante, qui ne tombe jamais dans le pathos ou le larmoyant facile et qui réserve quelques précieuses touches d’humour. Si vous ne l’avez pas encore vu, visionnez-le au plus vite (dispo sur Netflix à l’heure actuelle).

Eh bien, voilà ! Je ne le connaissais même pas, et là, j'ai envie de le regarder. Évidemment.

Merci pour ton message !

Je ne l'ai pas vu au cinéma mais j'ai profité de Netflix.
J'avais pas été trop sûre que le sujet m'intéresse au départ, mais ça reste un Miyasaki, donc je voulais pas passer à côté.

Mais c'est si facile de suivre Jirô, ce garçon enjoué, ce jeune homme passionné... et tout au long des années qui passent.
C'est un très beau film.

La palme de mon Ghibli préféré reste décernée au Château Ambulant et à Kiki... Mais Le Vent se Lève est magnifique ^^