Alors, un matin, il est allé chez le dentiste juste avant d’aller à l’entrainement. Quand il est arrivé dans les vestiaires, on était tous en train de s’habiller, et comme lui, Bowen et moi, on travaille pas mal ensemble sur la glace, on a décidé de l’attendre. Évidemment, j’étais en train de parler, parler, parler, et j’ai pris du retard. Sauf que Patric, en bon vétéran, il s’équipe plus vite que son ombre. Le voilà qui se lève, ce qui fait que Bowen se lève aussi. Et les voilà tous les deux qui commencent à se diriger vers la glace, alors que moi, je suis en train d’essayer de nouer mes patins. J’étais à deux doigts de leur demander de m’attendre, mais d’un coup, j’entends Simons qui s’exclame « Palsambleu », limite énervé ! En fait, il voulait dire à Bowen « Pas sans le bleu », genre « on ne part pas sans le bleu », mais vu qu’il avait eu une piqûre d’anesthésie chez le dentiste, il avait encore du mal à parler. Et il a bafouillé.

Son message est très bref, droit au but. « J’ai le vin, je t’attends. » La soirée s’annonce phénoménale. D’ici à ce qu’elle se termine par un feu d’artifice, je ne serais pas plus étonnée que ça. Elle gère la boisson, je fournis le repas et le couchage. On s’est arrangées pour libérer notre dimanche, comme ça on pourra aller se promener, elle avec son carnet de croquis, et moi avec mon appareil photo.

Je l’avise que je ne suis plus très loin, mais lorsque j’arrive au pied de mon immeuble, c’est une amie affichant un air fâché que je retrouve.

- Qu’est-ce qui se passe ? je lui demande, en espérant très fort que ce n’est pas de ma faute.
- Un niaiseux s’est moqué de mes plumes. Et il m’a dit de retourner danser autour de mon tipi.

La colère qu’elle ressent est légitime, et je la partage. On a beau être dans une ville multiculturelle et moderne, le racisme est encore présent, et la différence est parfois mal vue, surtout chez certains esprits épais. Mes cheveux roux bouclés presque crépus m’ont valu pas mal de réflexions. Et Halona, qui affiche avec fierté ses racines autochtones, en affronte régulièrement aussi.

Sur la page blanche, un cardinal rouge semble prendre la pose, perché sur une branche. De dos, le petit oiseau a gonflé ses plumes écarlates et m’offre son profil droit, œil noir fixé sur moi. L’esquisse est tellement réaliste que j’aurais presqu’envie de tendre la main pour le toucher.

1) - Je ne pense pas non plus. Je me suis inspirée d’un moineau pour le créer. J’ai un projet de classe basé sur les couleurs rouge, blanc et noir. Et il va falloir que j’optimise car il ne me reste que trois pages blanches sur mon carnet.
2 et 3)- Les animaux sont sacrés pour moi. C’est pour eux qu’on devrait ériger des statues, puisqu’ils nous supportent sans se plaindre.
- Je suis d’accord avec toi, sauf pour les serpents. Mais on ne va pas repartir dans notre débat préféré! Il faut que je finisse le souper et ensuite que je te raconte ma journée.
4 et 5) Je retourne dans mon coin cuisine et poursuit ma préparation. En plus des crudités à grignoter, il y aura une trempette maison à base de banane, kiwi et pois chiche, avec un soupçon de crème sure.
6) Elle est déjà au courant de sa première venue avec Bowen, donc je n’ai pas besoin de lui repeindre le tableau avec trop de détails.
7) - J’ai toujours dit que tu avais une bonne étoile qui brillait pour toi. J’espère que tu vas me croire maintenant. Et donc, il est vraiment aussi sympa que tu le pensais ?
8 et 9)- Hey, chacune son truc! Toi tu regardes la totalité en l’imaginant sans son linge pour mieux le dessiner. Et je sais que tu as carnet dédié à ce genre de croquis.
- La beauté d’un corps, c’est fait pour être dessiné. Sinon, je me contenterai de cactus et autres natures mortes.
10) - Ouais ouais… J’ai plus de chance de trouver des Dc Marten’s à dix dollars à Renaissance.

- Oh.. My… F… God!!! Il t’invite au restaurant! Il faut qu’il marque ce soir! Comme ça, tu pourras l’emmener manger un bon morceau de viande fumée avec des pommes de terre écrasées, le tout arrosé d’une piña colada.

En espérant qu’ils n’aient pas pris notre enthousiasme pour une acceptation. Imagine qu’on leur réponde « non » finalement et qu’ils se mettent à croire qu’on a changé d’avis ? Et que l’un d’eux aient des connections avec la mafia et mette un contrat sur notre tête ? Imagine qu’on en meure ? Imagine…
- Swane… commenta Julian d’une voix posée mais qui clairement laissait sous-entendre une pointe d’amusement.
- Oui, je sais, je suis en train de m’emballer, mais en fait, non, pas tant que ça! J’ai lu un article sur une histoire similaire, et plus j’y pense, plus je me dis que ça pourrait nous arriver aussi!
- Swane, chérie, arrête. L’article dont tu parles, je le connais, tu me l’as fait lire. Ça s’est passé au Japon et le cuisinier en question travaillait pour les yakusas. Et il a été tué parce qu’il avait justement décidé de ne plus travailler pour eux. Ça n’a rien à voir avec sa cuisine ou une commande qu’il aurait refusé de leur servir.

Hektor soupira et passa devant Taylor avant de disparaître à son tour derrière les doubles portes. La théurgiste avait pu voir son visage soucieux et préoccupé, un poids venait inexorablement de se peser sur ses épaules, tout comme sur celles de la jeune femme.

Elle était arrivée juste à temps pour voir commencer le match de hockey qui opposait l’équipe locale de Prague et l’équipe canadienne de Montréal. Les joueurs s’élançaient sur la glace dans un crissement de patin qui fit frissonner Taylor.

Aoyama et Ashido entrèrent dans le bâtiment dès que All Might donna le signal. La jeune fille, joyeuse de pouvoir utiliser son alter, se mit à glisser sur son acide comme sur des patins à roulettes. Elle se permit même de frimer, se propulsant et glissant sur les murs et le plafond, comme si elle faisait un looping.
– Palsambleu ! jura le blond en français. Tu viens d’abimer ma superbe cape avec ton acide !
Ashido se retourna au cri, et effectivement, la cape d’Aoyama comportait maintenant des trous. Elle n’avait pas fait attention que des gouttes étaient tombées quand elle s’était trouvé au plafond.
– Oups. Désolée, Aoyama.

Eri se promenait dans les sous-bois de l’école, Aizawa la suivant tranquillement derrière elle. Eri aimait bien Aizawa. Il était gentil avec elle, l’habillait, la nourrissait avec de la nourriture délicieuse, ne lui criait jamais dessus, et surtout, il la laissait sortir dehors. Ça n’était jamais arrivé avec Overhaul. Elle devait rester enfermée dans sa chambre sans fenêtre et rester tranquille.
Mais Eri avait été sauvée. Par des héros. Par Dekiru. Et elle en était si heureuse !
Une tache de couleur attira son attention, et elle leva la tête vers les branches dénudées par l’hiver. Un oiseau. Un petit oiseau tout rouge se trouvait sur l’une des branches. C’était la première qu’elle en voyait un d’aussi près. Elle était contente.
Soudain des bruits d’explosion lointains retentirent et l’oiseau s’envola, effrayé.
Fronçant des sourcils, Eri tourna sa tête vers l’origine du bruit. Il y avait des gens là-bas. Eri ne savait pas ce qu’ils faisaient, mais elle voyait et entendait l’une des garçons crier fort sur d’autres personnes, des explosions éclatant dans ses mains. Ça rappelait à Eri les feux d’artifices qu’elle avait vus lors du Festival Culturel où Lemillion l’avait emmenée. mais ces explosions-là n’étaient pas jolies à regarder.
– Tout vas bien Eri ?
Elle se retourna pour voir qu’Aizawa s’était rapproché et accroupi à côté d’elle. Elle hocha la tête, le regard curieux. Pourquoi est-ce que ça n’irait pas ?
– Hm… tu sembles fâchée, fit l’adulte comme s’il lisait ses pensées.
Fâchée ? Elle était fâchée ? Eri ne savait pas. Être fâchée s’était comme se rebeller non ? Et Overhaul lui a toujours dit de ne pas se rebeller, que ça ne servait à rien. Mais Overhaul n’était plus là. Il était parti. Il ne lui ferait plus jamais de mal. Alors…
Eri se retourna pour fixer l’endroit où s’était tenu l’oiseau. Ses plumes avaient été rouges. Rouges comme les yeux d’Aizawa quand il utilisait son alter. Et Eri aimait quand il l’utilisait, car ça voulait dire qu’elle ne risquait pas de faire de mal aux autres avec sa malédic- son alter. Dekiru avait dit que ça s’appelait un alter, pas une malédiction.
Eri cligna des yeux. Les chaussures de Dekiru étaient rouges aussi. Le rouge était une jolie couleur, décida-t-elle. Donc oui, Eri se dit qu’elle était fâchée de ne pas avoir pu continuer à regarder le joli oiseau.

Martine était à deux doigts de pleurer. Il lui semblait que ça faisait des heures et des heures qu'elle s'était perdue dans la forêt, et ses petites jambes d'enfant de cinq ans commençaient vraiment à être fatiguées. Ses parents lui avaient dit de ne pas s'éloigner, elle savait qu'elle ne ne devait pas le faire, mais... elle avait vu de jolis pissenlits. Martine s'était donc rapprochée pour les cueillir et quand elle s'était relevée, elle en avait vu d'autres, et après s'être retournée pour vérifier que ses parents étaient toujours en vue, elle avait suivi la piste des fleurs, dans l'objectif d'en ramener un énorme bouquet.
Maintenant elle était seule, affamée et apeurée. Le soleil descendait rapidement, et la forêt devenait de plus en sombre. Les fleurs jaunes étaient désormais toutes écrasées dans ses petites mains, qui étaient froides. Elle marcha sur une branche morte sans faire attention et le bruit résonna autour d'elle, faisant soudainement fuir quelque chose dans les sous-bois. Martine espérait que ce n'était pas quelque chose de méchant et que ça en reviendrait pas. Que c'était... comment son père avait appelé ça déjà ? Un faisan ? Non, une perdille ? Perdrix ? Bref, un oiseau qu'on mange. Si ça se mangeait, alors ça n'était pas méchant, et Martine n'avait rien à craindre.
La fillette continua d'avancer doucement, les pieds lourds. Ce n'était pas la première fois qu'elle s'éloignait trop et se perdait, mais c'était la première fois que ça durait aussi longtemps. Sa mère l'avait menacé de l'attacher à elle, si elle recommençait, et cette fois, Martine n'allait pas y échappée. Elle serait tenue en laisse. Non, pas en laisse, la laisse c'était pour les animaux. Elle n'en n'était pas un, donc pas de laisse. C'était quoi le mot déjà ? Incorder ? Accorder ? Encorder, peut-être ? Martine ne savait plus, les adultes utilisaient trop souvent des mots compliqués et elle n'arrivait pas toujours à s'en souvenir.
Ça y est, il faisait totalement nuit. Martine n'aimait pas quand il faisait trop noir. Surtout quand elle ne pouvait pas serrer dans ses bras sa peluche adorée. Au bout d'un moment, elle fut trop fatiguée pour avancé ou même rester debout, alors elle s'assit, commençant vraiment à avoir froid. Martine espérait qu'elle ne tomberait pas malade, sinon elle devrait boire le médicament efivasant... eforvotant... efervésant... effervescent quelque chose, et qui avait mauvais goût. Elle ne sut pas combien de temps elle resta là, par terre les bras autour de ses jambes, les pissenlits abandonnés depuis longtemps elle ne savait où.
Puis un bruit. C'était assez fort. Et aiguë. Une alarme ? Non, on dirait que ça disait quelque chose. Un cri ? Martine cria en retour, ne sachant pas quoi faire d'autre. Soudain, les feuillages encore visibles devant elle bougèrent pour laisser place à une tête de chien, dont les iris semblaient briller dans la nuit. Le chien aboya et fut rapidement suivit de plusieurs adultes, et Martine fut embrigadée dans les bras de quelqu'un sans avoir le temps de dire un mot ou de savoir se qu'il se passait. Après plusieurs minutes, Martine se retrouva dans les bras de ses parents, qui avaient été morts d'inquiétude.

Harry entra dans la bibliothèque, l'esprit préoccupé. Il savait qu'il ne devait pas remettre ça à plus tard, mais il ne savait pas du tout comment faire. honnêtement, c'était bien plus facile de combattre un dragon que de demander à une fille de l'accompagner au Bal de Noël. Arrivée à la table caché entre les étagères de livres qu'il cherchait, le jeune sorcier y posa ses affaires scolaires en soupirant lourdement.
-- Ça ne va pas ? demande Brook en relevant le nez de son devoir.
-- Comme d'habitude.
Sa camarade le regarde quelques instants, comme si elle essayait de lire dans sa tête.
-- Il s'est passé quelque chose sur le chemin de la bibliothèque ?
Des fois, Brook était vraiment trop intelligente pour Harry, mais c'était sans doute normal pour une Serdaigle.
-- Rien, mentit Harry. Sauf si tu prends en compte les remarque habituelles de Malefoy.
Hors de question de lui parler de son problèmes de... de filles. Brook en était une, il ne pouvait donc pas se plaindre à elle de sa situation. L'inviter - en tant qu'ami - aurait été une solution, mais il avait été coiffé au poteau par Wayne. Fichu Serpentard.

C'était bientôt terminé. Tous ces préparatifs, cette pression seraient enfin finis. J'avais vraiment hâte d'être tranquille, loin de toute cette folie, de tout ce monde. Non pas qu'il y ait beaucoup de personnes présentes dans la pièce, mais leur présence était suffisamment imposante pour pour que j'ai l'impression de me faire broyer par une foule en colère. En même temps, il fallait reconnaître que c'était un peu ma faute si j'étais là, même si ce n'était pas de ma faute si je n'étais pas au courant à l'époque. Comment aurais-je pu ? Je venais à peine de débarqué en ville, je ne connaissais personne et encore comment fonctionnait les choses ! Tout le monde m'a vu et personne ne m'a empêcher de faire cette ça ! La pire erreur de ma vie !!
Je pris une grande et profonde inspiration, et tenta de faire un sourire rassurant à la personne en face de moi. Le maire de la ville ne semblait pas réceptif, mais on voyait clairement qu'il était mal à l'aise, donc je ne lui en tenait pas rigueur. Si les rôles avaient été inversé, moi aussi je serais franchement mal à l'aise. Non, oubliez, si j'avais été à sa place, j'aurais fait imprimer des foutus mode d'emploi pour que personne ne se retrouver dans ma situation catastrophique. mais j'étais quelqu'un d'intègre qui prenait ses responsabilités quand il le fallait, et il le fallait.
Le maire fit un rapide discours que je n'écoutai que d'une oreille, le doute s'insinuant en moi. Pourquoi devais-je agir de façon intègre ? Je n'étais pas le seul fautif, alors pourquoi est-ce sur moi que doit retomber toute la responsabilité ? Ce n'était pas juste ! Il devrait y avoir un moyen pour moi de m'échapper.
Un petit coup sur le côté me fit sortir de mes pensées. Oh, on m'avait parlé.
-- Désolé, les nerfs, m'excusai-je d'une petite voix. Pouvez-vous répéter ?
-- Je disais... acceptez-vous de prendre pour femme Iris Buissonnade et de... d'intégrer son clan auquel vous serez dévoué corps et âme ?
Ma bouche s'ouvrit, mais aucun son n'en sortit. Je devais dire oui. J'étais obligé ! Tout ça à cause de cette foutue méconnaissance des règles de foutue ville de cinglés ! Bon sang, qu'allais-je dire à ma famille en ils apprendront la nouvelle ?! Honnêtement, j'avais bien plus peur de ma mère que du clan mafieux que formait les Buissonnade. C'est ce qui me décida.
-- Je ne peux pas.
Je préférais m'endetter à vie que de devenir l'esclave de criminels dangereux. Je me retournais pour me trouver nez à nez avec le canon d'une arme pointé sur moi, pile entre les deux yeux.
-- Dommage, Billy. T'as encore enfreins les règles, dit calmement mon ex-futur beau-père.
La dernière chose que j'entendis de mon vivant fut la détonation de l'arme lorsque la gâchette fut pressée.

Le jeune homme s’approcha, leur regard s’accrochèrent et le bleu des yeux de Taylor réchauffa le cœur du théurgiste, il se perdit en eux, à en oublier qui il était.

– Sortez les parapluies, la foudre de Taylor s’abat sur nous !

Il s’agissait d’huile essentielle de térébenthine, les humains s’en servaient pour apaiser les douleurs articulaires et musculaires.

La théurgiste se redressa et Viktor entreprit de soulever son haut pour découvrir son dos, mais Taylor arrêta sa main avant qu’il ne touche ses profondes entailles qui lui brulaient, lacéraient la peau et la faisait souffrir à un point que peu n’imaginait.

Tkeg se leva et s’approcha de la théurgiste. Il tendit son bras, qui était dissimulé sous sa cape, et le posa sur l’épaule de Taylor. Par ce contact elle sentit la force de son esprit s’ébranler et les marques gravées sur son corps qui la reliait aux éléments se mirent à briller de mille feux.

Taylor observa la foule d’humain qui faisaient la queue dans l’espoir d’avoir l’occasion d’entrer dans le Daemonium. Elle en remarqua une, elle était d’un âge avancé mais tendait de cacher ses rides sous de nombreuses couches de maquillages. Son manteau léopard tombait jusqu’à ses pieds qui étaient chaussés sur des bottes noirs à talons. Elle se tenait droite comme un piquet et regardait les autres humais autour d’elle. La femme dû sentir le regard de Taylor sur elle, car elle la fixa. Sa bouche rouge vif lui sourit dévoila une rangée de dents blanches. Sa main ridée ouvrit son manteau de fausse fourrure et dévoila une robe moulante rouge au décolleté plongeant. Le malaise que ressentait Taylor lui fit rapidement détourner le regard, les humains agissaient si étrangement que la théurgiste ne parvenait pas toujours à les comprendre.

Une telle puissance ne pouvait émaner que d’un être aussi fort qu’impitoyable. Il se tenait là, devant elle. Depuis son plus jeune âge elle avait entendu parler de lui, des massacres qu’il avait engendrés, la terreur qui semait sur son passage. Il était la puissance du peuple des démons, l’être qui avait permis un équilibre entre les dimensions, un équilibre fragile aux propriétés subtiles.

Taylor observa la foule d’humain qui faisaient la queue dans l’espoir d’avoir l’occasion d’entrer dans le Daemonium. Elle en remarqua une, elle était d’un âge avancé mais tendait de cacher ses rides sous de nombreuses couches de maquillages. Son manteau léopard tombait jusqu’à ses pieds qui étaient chaussés sur des bottes noirs à talons. Elle se tenait droite comme un piquet et regardait les autres humais autour d’elle. La femme dû sentir le regard de Taylor sur elle, car elle la fixa. Sa bouche rouge vif lui sourit dévoila une rangée de dents blanches. Sa main ridée ouvrit son manteau de fausse fourrure et dévoila une robe moulante rouge au décolleté plongeant. Le malaise que ressentait Taylor lui fit rapidement détourner le regard, les humains agissaient si étrangement que la théurgiste ne parvenait pas toujours à les comprendre.

Hektor soupira et passa devant Taylor avant de disparaître à son tour derrière les doubles portes. La théurgiste avait pu voir son visage soucieux et préoccupé, un poids venait inexorablement de se peser sur ses épaules, tout comme sur celles de la jeune femme.

Le jeune homme s’approcha, leur regard s’accrochèrent et le bleu des yeux de Taylor réchauffa le cœur du théurgiste, il se perdit en eux, à en oublier qui il était.

La théurgiste se redressa et Viktor entreprit de soulever son haut pour découvrir son dos, mais Taylor arrêta sa main avant qu’il ne touche ses profondes entailles qui lui brulaient, lacéraient la peau et la faisait souffrir à un point que peu n’imaginait.

Tkeg se leva et s’approcha de la théurgiste. Il tendit son bras, qui était dissimulé sous sa cape, et le posa sur l’épaule de Taylor. Par ce contact elle sentit la force de son esprit s’ébranler et les marques gravées sur son corps qui la reliait aux éléments se mirent à briller de mille feux.

Une telle puissance ne pouvait émaner que d’un être aussi fort qu’impitoyable. Il se tenait là, devant elle. Depuis son plus jeune âge elle avait entendu parler de lui, des massacres qu’il avait engendrés, la terreur qui semait sur son passage. Il était la puissance du peuple des démons, l’être qui avait permis un équilibre entre les dimensions, un équilibre fragile aux propriétés subtiles.

Elle était arrivée juste à temps pour voir commencer le match de hockey qui opposait l’équipe locale de Prague et l’équipe canadienne de Montréal. Les joueurs s’élançaient sur la glace dans un crissement de patin qui fit frissonner Taylor.

– Sortez les parapluies, la foudre de Taylor s’abat sur nous !

Il s’agissait d’huile essentielle de térébenthine, les humains s’en servaient pour apaiser les douleurs articulaires et musculaires.