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Ask Pammy - Épisode 3 - La fantasy
“Des talons aiguilles pour les gouverner tous…” La voix de Pammy résonne et la voilà en train de descendre du plafond, assise dans un cercle doré, vêtue d’une longue robe blanche et d’une tiare étincelante. Elle salue le public de sa main droite, fige un sourire colgate. Quand enfin elle atteint la scène, elle se relève en agitant sa crinière blonde, place une main sur sa hanche et se statufie pour récolter l’ovation que lui réserve - forcément - son public. PAMMY - BONJOUR A TOUS ! Que vous soyez lutins, orcs, gobelins ou même hobbits, soyez les bienvenus ! Elle adresse un clin d'œil au public, s’empare de ses fiches-mémo et prend quelques secondes pour en lire le contenu. PAMMY - Un troisième épisode de votre émission favorite. Déjà ! Mais c’est parce que JE suis là, parce que JE vous offre qualité et ragots, parce que JE n’hésite pas à faire pleurer mes invités. Un silence durant lequel elle récolte de nouveaux applaudissements. “PAMMY ON T’AIME” crient quelques voix. PAMMY - Moi aussi, je m’aime, moi aussi. Mes horribles créatures, ce soir, éblouie pas ma beauté plus qu’elfique, attirée par mon aura fantastique, hypnotisée par mon charisme légendaire, j’accueille une nouvelle invitée. Elle est là, derrière le rideau, et n’attend qu’une chose : être époustouflée par mes incroyables chaussures à talons dorées ! Accueillez sans grande conviction, dans le silence et pourquoi pas, quelques sifflements, ALBANE ! Le rideau s’ouvre sur l’invitée, Pammy incitant le public à ne pas applaudir. Albane s’avance vers Pammy, éblouit par les projecteurs, une main recouvrant ses yeux. PAMMY - Aussi élégante qu’une hobbit un soir de bal. Elle tire Albane par le bras pour l’obliger à se placer à ses côtés et la détaille de haut en bas, encouragée par quelques rires des gradins. PAMMY - Chérie, bonsoir. Bonsoir. Je sais à quel point tu es honorée d’être reçue dans mon émission. Crois-moi, pour moi ça n’est pas réciproque. Et afin d’en finir au plus vite avec les banalités obligatoires… Présente-toi un peu ! Et tâche de ne pas endormir mon public adoré ! Elle tend un micro à Albane et pivote vers le dit-public, tout sourire. C’est loin d’être le cas d’Albane, pas du tout timide quand on la plante devant des dizaines de paires d’yeux rivées sur elle. ALBANE - Euh…Bonjour ? Euh… Merci, Pammy, de m’accueillir dans ton émission. Jolies chaussures, au passage. Donc, me présenter, d’accord : Je m’appelle Albane - mais ça vous le savez tous déjà - c’est mon vrai prénom et je vis tout là-haut dans le Pas-de-Calais. C’est plutôt sympa : la plage, la mer, la côte… Je suis prof d’anglais dans un lycée près des terrils lensois et, surtout, j’adore lire et écrire. C’est un peu pour ça que je suis là, d’ailleurs ! J’écris depuis l’adolescence, mais n’ai terminé mon premier récit qu’en décembre 2019. C’est de la Fantasy et il s’agit du premier tome des Chevaliers Vespéraux qui sera édité cette année (2022). En ce moment, du coup, j’écris le tome 2 et, à mes heures perdues, je réécris un autre récit : Le Cri des hellébores, qui est plutôt centré thriller / horreur. Pas pour toutes les sensibilités, de fait. PAMMY - Oui oui oui, mon chou, on a compris ! J’ai bien dit “tâche de ne pas endormir mon public adoré” ! Elle indique le petit fauteuil à Albane, placé à côté du grand trône recouvert d’un vernis rose tapageur. D’un mouvement de son doigt, elle oblige l’invité à s’asseoir et fait de même, en croisant les jambes. PAMMY - Tu es là ce soir pour parler de la Fantasy. Et puisque j’ai osé t’inviter, peut-on dire que c’est une petite… fantaisie de ma part ? Elle rigole et incite le public à faire de même. PAMMY - Je suis si drôle. (Sourire colgate). Honey, dis-moi, qu’est-ce que la fantasy ? Albane rigole encore du jeu de mots made in Pammy. Il lui en faut peu… Elle finit par se reprendre et indique : ALBANE - C’est un genre littéraire (duh !). Dans lequel on va retrouver des créatures légendaires, des mythes, des univers incroyables, de la magie ! Bref, chaque récit est une aventure qu’on vit avec ses personnages. D’un autre côté, ce n’est pas rare qu’on trouve une satire de notre société ou du moins des thématiques qui nous font écho. Comment peut-on ne pas aimer la Fantasy ? Le regard dans le vague, Albane a des étoiles plein les yeux. Pammy, elle, baille sans discrétion et pince sa bouche, ennuyée. PAMMY - Donc magie, princesses et autres bêtises imaginaires ? Ce n’est pas un peu… enfantin tout ça ? Air outré. Main sur le cœur et bouche bée, Albane en perd le souffle ! ALBANE - Wait… what ? Enfantin ? Bêtises ? Holà ! Comme tu y vas, miss Pammy ! Bon, en même temps, je comprends… Il n’est pas rare de trouver de la Fantasy dans les rayons “enfants” et “jeunes adultes”. Et puis, un livre comme Harry Potter, effectivement, s’adresse avant tout à un public jeune. Par contre, ça devient plus sombre, les thématiques deviennent plus profondes au fil des tomes et on perd ce côté “enfantin”, justement. Autre exemple - et c’est du vécu - j’ai trouvé Le Seigneur des Anneaux au rayon “jeunesse” quand j’avais dix ans. J’ai essayé de le lire. Mon dieu que c’était une lecture difficile ! D’ailleurs, aujourd’hui adulte, quand je les relis ou regarde les films, j’ai bien conscience qu’enfant, je ne comprenais pas la moitié des tenants et des aboutissants de ce qui se passait en Terre du Milieu, c’est dire ! J’ai lu le Silmarillion adulte et j’ai déjà eu beaucoup de mal à suivre sans retourner cinq pages en arrière à chaque nouvel événement qui se produisait, alors le lire enfant… Même pas en rêve ! Disons plus simplement que la Fantasy, c’est un genre… Il existe autant de fantasy pour les enfants que pour les adultes, mais ce n’est pas pour autant que c’est “enfantin” ou une “bêtise” : à chaque lecture, on apprend des choses, on s’ouvre au monde, on se cultive. Rien de bête, là-dedans. Albane jette un oeil au public, à chercher leur approbation. Mais aucune réponse, ni même une aide, ne lui est apportée. Un silence pesant plane sur le plateau. Pam est agrippée à son micro ; la commissure de ses lèvres se retrousse et enfin elle reprend la parole. PAMMY - Comme tu y vas, miss Pammy ! Elle mime Albane et exagère la voix. PAMMY - Comme tu y vas, miss Pammy… Chérie - elle soupire - sous-entendrais-tu que je gère mal mon émission ? Je me dois d’apporter du glam et du shine dans ce monde gris et terne. Je me dois de te poser les questions qui fâchent pour que tu tentes, je dis bien tenter je ne me fais pas d’espoir, d’apporter une réponse qui pourra me convenir. Donc oui, j’y vais ! J’y vais car je suis la meilleure, compris ? Elle se statufie et attend la réaction du public qui, cette fois, applaudit. Un clin d'œil à son attention et la voilà qui continue. PAMMY - Bien, maintenant que tu as compris quel était ton rôle, cesse de vouloir me ressembler et continuons. Tu me parles de ce fameux Hairy Potère et du Seigneur du Hameau… N’est-ce pas vu, revu, rerevu désormais ? N’est-ce pas “lassant” - elle mime les guillemets - de toujours voir la même soupe servie à table ? Et avant que tu ne t’insurges, pense à la réaction de celle qui porte les chaussures dorées. Elle avance ses jambes pour exhiber ses talons et offre un sourire colgate à Albane. ALBANE - Justement, Pammy, j’adore tes réactions à mes taquineries. C’est épique ! Tu sais, entre Beowulf et Le Seigneur des Anneaux, il y a un peu plus de dix siècles qui les séparent. Écrirait-on toujours autant de récits épiques si on les trouvait barbants ? Je ne crois pas. Justement parce qu’ils ont tous quelque chose à offrir, parfois des visions différentes et les genres littéraires sont en constante évolution. Parce que notre société et nous-même sont sans cesse en train d’évoluer. Il y a des schémas narratifs qui reviennent, bien sûr, mais ça n’empêche pas de sortir des sentiers battus. On parle d’Harry Potter, soit. Combien de sorciers - et en particulier de sorcières ! - a-t-on brûlé au bûcher dans divers récits littéraires avant d’en arriver à Poudlard ? Maintenant, on rêve de recevoir notre lettre d’admission pour cet endroit féérique ! Imagine ce même récit à Salem dans les années 1690 ! Inconcevable, on est d’accord. Avant, on tuait les dragons pour sauver les damoiselles en détresse. Aujourd’hui, les damoiselles en détresse deviennent ultra badass toutes seules comme des grandes et chevauchent des dragons. T’as vu cette référence au Trône de Fer sans même le citer, là ? Hein, hein ? Même pas un tout petit peu admirative ? Pammy émet un petit rire doucereux et tend sa main vers Albane pour lui tapoter délicatement le bras. PAMMY - Oh dear, tu sais me parler. Je vais te dire un secret que tu seras la seule à connaître… J’ai refusé de prendre le rôle de cette blonde à dragon. et tu sais pourquoi ? Parce que je n’aime pas les clichés. Vois-tu, je trouve justement que les clichés définissent la fantasy. Qu’en penses-tu ? Albane plisse les yeux et jette un oeil au public : ALBANE - Je… suis ravie de cette confidence ! Tu peux compter sur moi pour n’en parler à personne. Pour répondre à ta question, eh bien… je n’en sais rien. Tout simplement parce qu’on définit des clichés là où on veut bien en voir. Je digresse un peu mais, moi par exemple, j’ai horreur des personnages féminins trop badasses qui savent tout faire, n’ont aucun défaut si ce n’est leur arrogance et qui tombent amoureuses au bout de cinquante pages au point que l’action soit reléguée au second plan et la romance au premier plan. Ca s’applique à tous les genres alors, pour en revenir à la Fantasy, Il y a des écueils, bien sûr : le Deus Ex Machina, par exemple, ou la quête épique. Parfois, le monde en lui-même peut être cliché avec des zones de la carte du monde délimitées selon un des cinq éléments. On a tous en tête un royaume de feu, une terre de glace, un monde sous-marin et j’en passe. De là à dire que TOUTES les œuvres de Fantasy suivent le même pattern… Je m’en abstiendrai. La Fantasy d’hier n’est pas la Fantasy d’aujourd’hui : autrefois, on évitait les scènes de sexe, le gore à outrance ou encore de prendre les créatures fantastiques comme des animaux de compagnie… Si Daenerys avait été inventée au siècle dernier, il y a fort à parier que ses dragons férus d’or auraient juste cherché à la bouffer. Tout ça pour dire, si elle te parait cliché aujourd’hui, elle ne l’aurait pas été à une autre époque. Pam arque un sourcil, épilé avec justesse, et d’une moue désapprobatrice, fixe son invitée. PAMMY - Alors justement, puisque tu en parles. Est-ce que pour écrire de la fantasy, il faut nécessairement et obligatoirement emprunter une époque poussiéreuse et faire pousser des oreilles pointus à ses personnages ? ALBANE - Oh non ! Sûrement pas ! Ahem… Pardon. Comme tu vois, la réponse sort du cœur. Bien sûr, on assimile la Fantasy à un univers plutôt médiéval ou historique. Faut dire que la Fantasy se décline en un nombre incroyable de sous-genres et quand on en arrive à l’heroic fantasy ou le médiéval-fantastique… bon bah oui on a plutôt tendance à se retrouver dans une “époque poussiéreuse", comme tu dis. On y trouve très souvent des royaumes, des châteaux et j’en passe, mais ça ne veut pas dire qu’on doit tous faire pareil. D’ailleurs, le sous-genre de l’Urban Fantasy l’a bien compris : on peut transposer la Fantasy dans un monde moderne avec toute la technologie qui va bien sans pour autant bifurquer dans le fantastique. Cela reste plus rare, cependant. De mon point de vue, en tout cas. De grands auteurs comme Neil Gaiman s’y frottent, avec son célèbre roman “Neverwhere”. Ça s'éloigne de la littérature (mais quand on peut parler de ses passions, hein !), mais mon meilleur exemple d’oeuvre Fantasy qui se déroule dans un monde moderne, voire futuriste, ce serait le jeu-vidéo Final Fantasy VIII. Tu y trouveras de la magie, un univers créé de toutes pièces, des créatures ancestrales… et en même temps des télévisions, des armes à feu, des fusées et autres vaisseaux spatiaux… Et si tu veux des téléphones portables, fais-toi plaisir et joue au 15 ! Ça reste largement de la Fantasy. Mais moderne. Pammy soupire et quitte son fauteuil. Elle fait mine de réfléchir et en profite pour remettre son épaisse choucroute platine en place. Miroir de poche en main, elle inspecte alors son maquillage, ajuste le gloss qui dépasse du coin de ses lèvres et papillonne des paupières avant de reprendre. PAMMY - C’est bon ? Tu as fini ? Tu le dis si je t’embête. je ne peux même plus en placer une tellement du jacasse. N’est-ce pas ? Elle pose la question bien fort en se tournant vers le public qui réagit immédiatement par l’affirmative. PAMMY - Il y a quand même quelque chose qui m’interpelle. Tu parles de la fantasy, de ces genres et sous-genres, comme si c’était une évidence. Et pourtant, quand je fais genre de m’intéresser un tout petit peu à ce que disent les gens - et crois-moi c’est rare -, ils font toujours des grands yeux comme s’ils ne savaient pas de quoi on parle. Vous savez ce qu’est la fantasy vous ? Une nouvelle question au public qui n’ose pas répondre. Certaines têtes s’agitent de droite à gauche. D’autres osent hocher du menton. PAMMY - Tu vois… Pourtant, si je t’écoute, c’est quelque chose d’hyper connu… limite à mon image. Mais si je demande à un de mes fans, il me répondra, je cite “La fantasy, c’est le truc avec les vampires là ?” Des rires résonnent dans le public. PAMMY - Je vais te poser une question simple et tâche d’y répondre avec intelligence pour une fois. La fantasy et tous les genres de l’imaginaires ne souffrent-t-ils pas d’une complexification inutile ? Est-ce vraiment accessible pour un public non expérimenté ? Albane fait la moue et réfléchit avant de répondre : ALBANE - Fallait p’t-être t’intéresser à mon intelligence avant de m’inviter miss Pammy ! Vu que je baigne dedans depuis l’enfance, j’estime effectivement, peut-être à tort, que le genre est bien connu. A mon sens, c’est accessible ! Bon… je ne recommande pas de démarrer par le Silmarillion, c’est chaud-patate on va pas se mentir… mais une p’tite BD du Donjon de Naheulbeuk, ça détend et c’est super marrant ! Ouais parce que la Fantasy c’est pas juste des livres de mille pages en dix-sept tomes… Y a littéralement tout un monde à découvrir, il y en a pour tous les goûts et pour tout type de lecteurs ! Albane se tait. Elle observe le public, puis Pammy : ALBANE - Ça va ? J’ai pas trop jacassé cette fois ? Pammy se fige, estomaquée par la soudaine audace de l’invitée. Elle en manque presque un battement de sourcils mais se reprend de justesse et retrousse ses lèvres en un faux-sourire amical. PAMMY - Honey, cesse d’être toi ! Serais-ce du sarcasme dans ta voix ? Je te conseille vivement de bien choisir ta réponse. Dernier conseil. Quand tu auras atteint mon niveau d’excellence et de charisme, tu pourras peut-être te permettre de me tenir tête. Je dis bien peut-être. En attendant, sois mignonne et continue de répondre poliment à mes questions. Victorieuse, main sur la hanche, elle se tourne vers le public avec un mouvement de cheveux insolent. C’est le signe qu’attendaient ses fans pour scander son nom et l’applaudir. PAMMY - On l’a compris, la fantasy c’est génial, blablabla. On aurait presqu’envie de te croire. Pourtant, tu ne réponds pas à une de mes questions et avant que je ne me fâche, voici de quoi te rattraper. Que conseillerais-tu à un auteur qui se perd dans toutes ces classifications insupportables ? Ne trouve pas que c’est… décourageant ? Car vois-tu, je suis certaine que de nombreuses petites mains souhaiteront inventer leur propre monde quand ils t’écouteront - grâce à moi - mais quand ils croiront qu’il faut ab-so-lu-ment rentrer l’histoire dans une case ou un sous-genre au nom indéchiffrable, il vont possiblement se décourager. Nan ? ALBANE - Oh oui, je suis bien d’accord : la classification tue la classification. Ca ne laisse pas beaucoup de place à l’originalité. C’est bien relou, mais de là à être découragé… Albane hausse les épaules, elle réfléchit mûrement à sa réponse avant de la donner : ALBANE - Ce serait dommage de ne pas écrire un récit qu’on a envie d’écrire sous prétexte qu’on ne sait pas exactement dans quelle catégorie il rentre. Je dirais même, il n’est pas rare que dans beaucoup de récits, on a plusieurs genres qui peuvent convenir. Il y en a forcément un qui va sortir du lot à un moment donné. Non, vraiment, mon seul et unique conseil à un auteur qui se perd dans toutes ces classifications, c’est tout simplement de ne pas y penser. On écrit ce qu’on a envie, avec les tripes et, éventuellement, quand on voudra éditer ou se faire éditer, on réfléchira au genre précis. Et encore. Je n’ai pas vu beaucoup de maisons d’éditions qui étaient aussi pointilleuses: en général ils ont une catégorie Fantasy. Point. Disons que les sous-genres sont là plutôt pour orienter. Pam médite un moment. Elle ne bouge plus, cesse de battre des paupières et paraît perdue dans ses pensées. Puis un sursaut la réveille. PAMMY - Alors que conseillerais-tu à un auteur pour se démarquer en fantasy ? Après tout, si c’est si populaire, il y a forcément de grandes chances d’être noyé dans une masse d’histoires toutes plus ou moins ressemblantes… ALBANE - Si on veut écrire une histoire, c’est qu’on a quelque chose à raconter. Un point de vue à donner. Un message à faire passer. Ce n’est pas l’histoire en elle-même qui assure son originalité, mais l’auteur ou l’autrice qui l’écrit. J’estime qu’on se démarque à partir du moment où on écrit avec le cœur ! Si on sort un peu du cadre de la Fantasy et qu’on parlait du genre du Polar, on pourrait très bien dire “bah c’est toujours une histoire de meurtre donc toutes se ressemblent”. Et pourtant c’est un genre extrêmement apprécié et, personnellement, je n’ai jamais trouvé deux histoires qui racontaient foncièrement la même chose. PAMMY - Tu réussirais presque à m’intéresser. Donc si je résume, c’est un genre génialissime, qui continue de se réinventer et qui permet de raconter mille et une histoire sans jamais tomber dans la redite. Et bien entendu, ce n’est pas forcément pour les gamins… j’ai bon ? Elle n’attend aucune réponse et continue, le micro bien planté sur ses lèvres. PAMMY - Alors pourquoi continue-t-elle d’être dépréciée voir méprisée dans le milieu… “littéraire”. Que faire pour qu’elle n’ait plus cette réputation négative ? ALBANE - Ca, je l’ignore… Sûrement parce qu’elle n’est pas considérée comme de la littérature “sérieuse” avec ses univers décalés. On assimile peut-être aussi plus facilement les monstres à la littérature jeunesse, façon Chair de poule ; j’ai quand même l’impression que cette tendance change : je connais beaucoup d’auteurs et auteurs en devenir qui se spécialisent dans la Fantasy. Alors… pour qu’elle n’ait plus cette réputation négative… il faut continuer à inonder les librairies de nos récits et avoir confiance en ce qu’on écrit. Chaque récit est légitime. PAMMY - La bonne réponse aurait été de dire “suivez Ask Pammy et écoutez les conseils de la merveilleuse Pam” car vois-tu, j’ai presqu’envie de t’écouter et d’apprécier la fantasy. Heureusement que j’étais là pour te presser et te permettre de me contenter dans tes réponses. Pam hausse les épaules et rit. Le public fait de même puis elle l’interrompt d’un geste de la main pour pouvoir reprendre. PAMMY - Il va être l’heure de conclure chérie ! Elle force Albane à se relever, la place à ses côtés, un regard dédaigneux sur elle. PAMMY - C’est ton moment. Qu’aimerais-tu dire pour terminer sur ce sujet ô combien ennuyeux mais intéressant grâce à moi ? Exprime-toi clairement et avec confiance. Je ne rigolerai pas. Et n’oublie surtout pas de me remercier. ALBANE - Eh bien… déjà, merci de m’avoir invitée, miss Pammy ! J’ai passé un très bon moment en ta compagnie et celle de ton public. J’espère que je vous aurai donné un aperçu de ma passion pour la Fantasy et que je vous aurai, ne serait-ce qu’un petit peu, donné envie de vous intéresser à ce genre si particulier. Je le répète, à mon sens la Fantasy s’adresse à tous, peu importe l’âge, et elle vous fera découvrir des mondes incroyables. Quand je lis une œuvre de Fantasy, je suis toujours impressionnée par la capacité du cerveau humain à créer des récits aussi riches et incroyables. Pam pince les lèvres et se retient, à nouveau, de bailler. Elle regarde la montre qu’elle ne porte pas au poignet, reporte son attention sur l’invitée et rit jaune. PAMMY - Bien. J’ai failli attendre. C’était un honneur pour toi que d’être invité, je sais, je sais. Cette émission étant terminée, je t’invite à rejoindre les coulisses. Des applaudissements commencent à retentir, vite stoppés par la star. PAMMY - Pas d’applaudissements ! Elle pousse Albane vers le côté droit de la scène et avance sa jambe pour lui faire un croche-pied. La pauvre s’étale de tout son long. PAMMY - Je vous avais dit qu’elle pleurerait ! Radieuse Pammy s’avance et oblige le projecteur à se braquer sur elle. PAMMY - C’est ainsi que se termine ce troisième épisode qui, je le sais, était piquant et stimulant parce que je le vaux bien. Rendez-vous prochainement pour un quatrième épisode avec une invité qui n’en finira pas de morfler. Êtes-vous prêts pour entendre parler de l’auto-édition ? Je ne crois pas ! Un aurevoir de la main, le noir et les applaudissements fusent. FIN Afin de discuter de l'émission et pour que Pammy puisse répondre efficacement, merci de privilégier le forum et le topic réservé à l'émission : https://www.alleedesconteurs.fr/forums/viewtopic.php?f=449&t=6777 Vos réactions
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Margauttinaa
Commentaire posté lundi 14 août 2023 à 00h07 Et bien et bien, sous sa perruque et autres fanfreluche, cette Pammy est une vraie tueuse ! Terrifiante même !
Semespritordinaire
Commentaire posté vendredi 15 avril 2022 à 14h28 J'étais assis sur les gradins de gauche et mon pyrocoptère à décalage bilatéral a disparu... J'étais juste assis à côté d'un couple de gobelin. J'accuse personne, néanmoins ils avaient l'air bien louche, comme la majorité des gobelins d'ailleurs. Loin de moi de faire des généralités mais je me questionne sur la sécurité de l'émission. Et sinon, je peux avoir le numéro de Pammy ? Non parce que cette nana la... Ouah ! C'est le feu baby !
Beatrice Aubeterre
Commentaire posté mardi 25 janvier 2022 à 14h02 Très classe cette interview, comme toujours ! ^^ Les dernières actualités
jeudi 5 décembre 2024 • Ploum • 4 commentaires
Décembre est le mois des fêtes de fin d’année, avec les décorations de Noël qui ont déjà bien envahi les rayons, les décorations dans les r... dimanche 1 décembre 2024 • Folletto • 0 commentaire
Il fait froid ! Et j'adore le froid. C'est parfait pour vous voir trembloter, frissonner, tout ça, tout...Oh, allez. Je suis sympa : il ne vous reste plus qu'à vous blottir dans un bon... |
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