Cœur d’auteur.

C’est quoi « être auteur » ? Je vois souvent cette question passer sur Instagram et je dois avouer que je ne me la suis jamais posée. Je me suis toujours considérée comme auteure à partir du moment où j’ai commencé à beaucoup écrire – tous les soirs de 20 H 00 à 2 H 00 du matin avec des tasses de thé ou de café à la pelle alors que je devais aller au lycée le lendemain matin, c’est beaucoup. Mais cela ne semble pas logique pour tout le monde. Et je parle bien d’être auteur, pas seulement écrivain.

Beaucoup ont du mal à le dire, ou même à le penser. Pourtant ce ne sont que des mots, mais à croire que les auteurs ne savent pas mentir avec ces mots qu’ils utilisent tous les jours pour raconter des histoires. Je suis auteur.re.trice semble insurmontable pour certaines personnes, qui pourtant écrivent tous les jours. Pourquoi ne se sentent-ils pas légitimes de se faire appeler comme cela ?

Après un petit sondage, le syndrome de l’imposteur n’est pas forcément la première cause. Beaucoup d’auteurs ne se sentent pas légitimes d’être appelés ainsi pour plusieurs autres raisons : trop jeunes, non publiés, en cours dans leurs projets qui ne semblent pas aboutis à leurs yeux… Autant de raisons, qui peuvent s’apparenter des fois à des excuses. Et surtout autant de raisons qui peuvent détruire la confiance que les auteurs peuvent avoir en eux et en leur travail. Pour ceux qui en ont – les chanceux !

Alors du coup, c’est quoi « être auteur » ? Être auteur, c’est tout d’abord écrire. Il n’y a rien de plus simple et de plus évident. Le simple fait de prendre la plume – ou le stylo ou le clavier – pour écrire fait de vous un auteur. Peu importe que vous écriviez de la fiction, de la philosophie, des livres d’histoire… Vous êtes auteur à partir du moment où vous avez des choses à dire. Si vous écrivez, il y aura forcément un public pour vous. Et surtout, ne vous comparez pas.

Car nous, auteurs, avons souvent tendance à nous comparer aux autres et surtout à ceux.lles qui sont édités.ées par des maisons d’édition. Hors cela n’a rien à voir. Être auteur, cela ne concerne pas les autres, cela nous concerne nous. Et cela ne concerne pas non plus la qualité de nos écrits. Ne vous comparez pas à E. L. James et son Christian Grey, ou Guillaume Musso, ou Daniel Handler.

Chaque auteur a le potentiel d’avoir un tel succès. Le succès n’est en rien gage de qualité, car la qualité est subjective. N’oubliez pas que les maisons d’édition, surtout les plus grosses, ne cherchent pas la perle rare en terme de qualité, mais en terme de bénéfices. Il arrive que les deux soient au rendez-vous, mais ce que la plupart des gros éditeurs voient, c’est un potentiel de vente.

Donc, au final, comment assumer d’être auteur ? Eh bien tout d’abord, avant même de se trouver une fanbase et d’avoir 120 000 abonnés sur Instagram, il est capital de se trouver une communauté bienveillante. Comme pour tout, il faut savoir bien s’entourer et laisser de côté les personnes toxiques. Car pour écrire, il est primordial de bien se sentir dans sa tête. Je pense que les auteurs torturés ne sont pas les plus prolifiques ni les plus talentueux – tout le monde n’est pas Hemingway et n’a pas besoin de l’être.

Donc sentez-vous légitime en tant qu’auteur.re.trice ! Une maison d’édition ne vous apportera pas plus de légitimité que de l’auto-édition ou une publication en ligne. Tant que vous écrivez, c’est que vous avez des choses à partager. Faites-le et oubliez ceux qui se gaussent en vous disant de vous trouver un « vrai métier ». Nous avons le plus beau métier du monde, celui d’offrir du rêve et de l’évasion à nos lecteurs.

 Edito écrit par Loune